domingo, 13 de noviembre de 2016

"Les bourgeois", que cantaba Jacques Brel, y otras

(Mi traducción, no demasiado libre, salvo el estribillo, está más abajo, dedicada a los dañosos politiquines. Creo que por Trois Faisans se refiere en realidad al cabaret Trois Baudets de Pigalle; Jojó es su mánager, amigo personal e incluso chófer Georges Pasquier)

I

Le coeur bien au chaud
Les yeux dans la bière
Chez la grosse Adrienne de Montalant
Avec l'ami Jojo
Et avec l'ami Pierre
On allait boire nos vingt ans
Jojo se prenait pour Voltaire
Et Pierre pour Casanova
Et moi, moi qui étais le plus fier
Moi, moi je me prenais pour moi
Et quand vers minuit passaient les notaires
Qui sortaient de l'hôtel des "Trois Faisans"
On leur montrait notre cul et nos bonnes manières
En leur chantant

Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient bête
Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient c...

Le coeur bien au chaud
Les yeux dans la bière
Chez la grosse Adrienne de Montalant
Avec l'ami Jojo
Et avec l'ami Pierre
On allait boire nos vingt ans
Voltaire dansait comme un vicaire
Et Casanova n'osait pas
Et moi, moi qui restait le plus fier
Moi j'étais presque aussi saoul que moi
Et quand vers minuit passaient les notaires
Qui sortaient de l'hôtel des "Trois Faisans"
On leur montrait notre cul et nos bonnes manières
En leur chantant

Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient bête
Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient c...

Le coeur au repos
Les yeux bien sur terre
Au bar de l'hôtel des "Trois Faisans"
Avec maître Jojo
Et avec maître Pierre
Entre notaires on passe le temps
Jojo parle de Voltaire
Et Pierre de Casanova
Et moi, moi qui suis resté le plus fier
Moi, moi je parle encore de moi
Et c'est en sortant vers minuit Monsieur le Commissaire
Que tous les soirs de chez la Montalant
De jeunes "peigne-culs" nous montrent leur derrière
En nous chantant

Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient bête
Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient c...

II

Con el corazón calentito, 
los ojos inundados en cerveza, 
en casa de la gorda Adriana Montalant, 
con el amigo Jojó 
y el amigo Pierre,
bebíamos nuestros veinte años. 
Jojo se creía Voltaire 
y Pierre Casanova; 
y yo, yo que era el más orgulloso, 
me tomaba por mí mismo. 
Y cuando hacia medianoche pasaban los notarios 
saliendo del hotel "Tres Faisanes" 
les mostrábamos el culo con buenas maneras 
cantándoles:

Los burgueses son como los cerdos 
cuanto más viejos se vuelven, más tontos son 
Los burgueses son como los cerdos 
y [más culo crían] cuanto más viejos son.

Con el corazón calentito, 
los ojos en cerveza, 
en casa de la gorda Adriana Montalant, 
con el amigo Jojó 
y el amigo Pierre,
bebíamos nuestros veinte años. 
Voltaire bailaba como un párroco 
y Casanova no se atrevía 
Y yo, yo, que estaba más orgulloso 
y casi más borracho que yo mismo,
cuando hacia medianoche pasaban los notarios
saliendo del hotel "Tres Faisanes" 
les mostrábamos el culo y nuestras buenas maneras 
cantándoles:

Los burgueses son como los cochinos 
cuanto más viejos se vuelven, más tontos son 
Los burgueses son como los cochinos 
y [más culo crían] cuanto más viejos son.

El corazón ya en paz,
los ojos en el suelo,
en el bar del hotel "Tres Faisanes" 
con el maestro Jojó
y el maestro Pierre,
entre notarios se nos pasa el tiempo. 
Jojó habla de Voltaire 
y Pierre de Casanova 
y yo, yo que aún andaba más henchido de mí mismo,
yo, todavía más aún hablo de mí,
al salir de pronto hacia medianoche, señor comisario,
como todas las noches de casa de la Montalant,
jóvenes groseros nos muestran su trasero
cantándonos:

Los burgueses son como los cochinos 
cuanto más viejos se vuelven, más tontos son 
Los burgueses son como los cochinos 
y [más culo crían] cuanto más viejos son.

La canción puede verse en Youtube. Pero mi favorita es el Tango fúnebre. A Javier Lumbreras le gusta mucho Les vieux amants, y en efecto hay mucha  verdad humana en esta obra. Parecida, y tan cruel como la anterior, es Ces gens, là. También es suya la que dicen es una de las mejores canciones de amor de todos los tiempos, dedicada a una Suzanne, como la de Leonard Cohen, Ne me quitte pas, "No me dejes":

'Ne me quitte pas'

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le coeur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserais la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras ma reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants là
Qui ont vu deux fois
Leurs coeurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas.

IV

No me dejes

No me dejes:
hay que olvidar,
todo se puede olvidar;
lo que ya huya,
olvidar el tiempo
de los malentendidos
y el tiempo perdido
a saber cómo;
olvidar estas horas
que mataban a veces,
a golpes de porqué,
el corazón
de la felicidad;
no me dejes.

Yo te ofreceré
unas perlas de lluvia
venidas de países
donde no llueve,
cavaré la tierra
hasta después de mi muerte,
para cubrir tu cuerpo
de oro y de luz;
crearé un dominio
donde el amor será rey,
donde el amor será ley,
donde tu serás mi reina:
no me dejes.

Te inventaré
palabras insensatas
que entenderás;
te hablaré
de aquellos amantes
que han visto dos veces
abrasar sus corazones;
te contaré
la historia de este rey
muerto por no poder
encontrarte:
no me dejes.

A menudo hemos visto
renacer el fuego
de un antiguo volcán
que pensábamos muy viejo;
y puede ser que haya
tierras abrasadas
que den mejor trigo
que el mejor abril;
y cuando llega la tarde,
para que el cielo brille
el rojo y el negro
¿no se abrazan?
No me dejes.

No lloraré más,
no hablaré más:
me esconderé aquí,
viéndote bailar
y sonreír
para escucharte cantar
y después reír;
déjame volverme
la sombra de tu sombra
la sombra de tu mano
la sombra de tu perro:
no me dejes.

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